Deeptech : Un investissement de 30 milliards d’euros nécessaire pour propulser les start-ups technologiques en France et en Europe

L’univers de la Deeptech, composé de start-ups à haute intensité technologique issues de la recherche, connaît une expansion rapide en France. En 2024, pas moins de 385 nouvelles start-ups ont vu le jour dans ce secteur, renforçant un écosystème déjà en pleine effervescence. Pourtant, malgré ces avancées, la France et l’Europe doivent encore investir 30 milliards d’euros d’ici 2030 pour hisser ces jeunes entreprises au rang de leaders technologiques mondiaux.
Un écosystème structuré grâce au Plan Deeptech
Depuis six ans, le Plan Deeptech a joué un rôle clé dans la structuration et l’expansion de cet écosystème en France. Selon Paul-François Fournier, directeur exécutif en charge de l’Innovation à la Banque publique d’investissement (BPI), ce plan a permis de booster la création de start-ups, de renforcer leur financement et de favoriser les synergies entre la recherche et l’industrie.
Cependant, l’enjeu des prochaines années reste ambitieux : convertir cette dynamique en succès industriels et technologiques. Pour cela, la France doit attirer davantage de talents, augmenter les financements et renforcer la coopération à l’échelle européenne.

Un secteur en plein essor : chiffres clés
Actuellement, 2 589 entreprises Deeptech sont actives en France. Elles évoluent dans des secteurs stratégiques tels que :
- Les technologies vertes (Greentech)
- L’industrie 4.0
- La santé et les biotechnologies
- L’intelligence artificielle (IA)
Ces start-ups ont généré en 2024 un chiffre d’affaires cumulé de 3,4 milliards d’euros et emploient aujourd’hui plus de 50 000 personnes. Ces chiffres démontrent la vitalité du secteur et son potentiel économique.
Un manque de financements malgré une présence européenne forte
Si les start-ups françaises représentent 20 % des levées de fonds Deeptech en Europe, elles ont toutefois rencontré un ralentissement du financement en 2024. Les investissements dans ce secteur ont chuté de 31 % par rapport à 2023, totalisant seulement 2,8 milliards d’euros sur l’année.
Cette baisse inquiète les acteurs du secteur, car le développement des champions technologiques mondiaux nécessite des investissements massifs. La Direction générale des entreprises (DGE) souligne ainsi que 30 milliards d’euros devront être injectés d’ici 2030 pour garantir la compétitivité de la France et de l’Europe face aux puissances internationales comme les États-Unis et la Chine.
Vers une accélération des investissements en Deeptech
Pour soutenir cette dynamique, plusieurs actions sont envisagées :
- Augmenter les financements publics et privés pour combler le déficit d’investissements.
- Favoriser l’internationalisation des start-ups Deeptech en développant des collaborations stratégiques avec des acteurs européens et mondiaux.
- Renforcer les infrastructures d’accompagnement (incubateurs, accélérateurs, laboratoires de recherche).
- Attirer davantage de talents en facilitant l’installation de chercheurs et d’entrepreneurs en France.

Conclusion : La Deeptech, un enjeu stratégique pour la souveraineté technologique
La Deeptech est un moteur d’innovation et de compétitivité économique. Pour transformer les jeunes pousses technologiques en leaders industriels mondiaux, la France et l’Europe doivent redoubler d’efforts financiers et stratégiques. L’investissement de 30 milliards d’euros représente un défi crucial, mais aussi une opportunité unique pour assurer la souveraineté technologique de l’Europe et son leadership dans les industries du futur.
Le soutien accru des pouvoirs publics et des investisseurs privés sera déterminant pour assurer une croissance pérenne et inscrire la France comme un acteur majeur de la Deeptech à l’échelle mondiale.
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