La France renforce la sécurité de l’intelligence artificielle avec l’Institut national pour l’évaluation et la sécurité de l’IA (Inesia)

L’intelligence artificielle (IA) est au cœur des innovations technologiques et de la transformation numérique mondiale. Consciente des enjeux liés à la sécurité et à l’évaluation de cette technologie, la France vient d’officialiser la création de l’Institut national pour l’évaluation et la sécurité de l’intelligence artificielle (Inesia). Ce nouvel organisme, annoncé le 31 janvier, précède de quelques jours l’ouverture du Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle, prévu les 10 et 11 février.

Un institut dédié à l’analyse des risques de l’IA

L’Inesia a pour mission principale d’anticiper et d’analyser les risques systémiques liés à l’intelligence artificielle, notamment dans le domaine de la sécurité nationale. Cet organisme jouera un rôle clé dans l’évaluation de la performance et de la fiabilité des modèles d’IA, tout en soutenant la mise en œuvre des régulations en vigueur.

Missions principales de l’Inesia :

• Évaluation des risques systémiques posés par l’IA.
• Soutien à la régulation et à la mise en conformité des modèles d’IA.
• Analyse de la fiabilité et de la performance des systèmes d’intelligence artificielle.

Une gouvernance sous l’égide de plusieurs institutions

L’Inesia sera placé sous la supervision du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) et de la direction générale des entreprises (DGE) du ministère de l’Économie et des Finances. Ses activités seront menées en partenariat avec plusieurs administrations expertes dans le domaine du numérique et de la cybersécurité :

• Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi)
• Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria)
• Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE)
• Pôle d’expertise de la régulation numérique (Peren)

Cette collaboration interinstitutionnelle garantira une expertise complète et transversale pour encadrer et analyser les risques de l’IA en France.

Un institut sans pouvoir de régulation

Malgré son importance stratégique, l’Inesia ne disposera pas de pouvoir réglementaire propre. Il ne sera pas doté d’un budget propre ni de ressources humaines dédiées, ce qui le distingue des régulateurs institutionnels traditionnels. Clara Chappaz, ministre déléguée chargée de l’intelligence artificielle et du numérique, a confirmé que l’Inesia aura avant tout une mission d’évaluation et de veille plutôt qu’un rôle de régulateur.

Une approche alignée sur les standards internationaux

Avec cette initiative, la France rejoint un groupe restreint de pays ayant déjà mis en place des institutions similaires, parmi lesquels :

• Australie
• Canada
• États-Unis
• Japon
• Royaume-Uni
• Singapour
• Corée du Sud

L’Inesia s’inscrit ainsi dans une dynamique mondiale visant à renforcer la sécurité et la régulation de l’intelligence artificielle, conformément aux principes énoncés par la Déclaration de Séoul de mai 2024, qui promeut une IA sûre, innovante et inclusive.

Un signal fort avant le Sommet pour l’action sur l’IA

L’officialisation de l’Inesia intervient à quelques jours du Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle, qui réunira de nombreuses entreprises, ONG et près d’une centaine de chefs d’État. Cet événement majeur pour l’IA mettra en lumière les enjeux liés à l’encadrement de cette technologie et renforcera la position de la France en tant qu’acteur majeur dans le débat international sur l’intelligence artificielle.

Le gouvernement français souligne que la création de l’Inesia constitue une étape décisive pour placer la France parmi les leaders mondiaux de l’IA, tout en précisant sa volonté de collaborer avec le bureau de l’IA de la Commission européenne, lancé en mars dernier.

Conclusion : Un pas stratégique vers une IA responsable

La création de l’Institut national pour l’évaluation et la sécurité de l’intelligence artificielle réaffirme l’engagement de la France en faveur d’une intelligence artificielle responsable et encadrée. En anticipant les risques et en soutenant la régulation de l’IA, l’Inesia jouera un rôle clé dans le paysage numérique français et international.

Avec cet organisme, la France entend renforcer sa souveraineté numérique tout en participant activement à la construction d’une intelligence artificielle plus sûre et éthique à l’échelle mondiale.

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