TIME100 AI 2025 : Au-delà de Musk et Altman, les vraies leçons du classement

La publication du classement TIME100 AI 2025 a, sans surprise, mis en lumière les noms que tout le monde attendait : Sam Altman d’OpenAI, l’architecte du boom génératif ; Elon Musk, le bâtisseur de supercalculateurs chez xAI ; et Jensen Huang de Nvidia, le fournisseur du moteur matériel de cette révolution. Mais s’arrêter à ces géants serait passer à côté de l’essentiel.

La véritable valeur de cette liste prestigieuse ne réside pas dans la confirmation de leur influence, mais dans les leçons plus subtiles qu’elle révèle sur la direction que prend l’intelligence artificielle. Cet article explore les trois points les plus surprenants et importants que nous enseigne le classement de cette année.

Leçon n°1 : Ce n’est pas la machine qui décide, mais l’humain

Le magazine TIME affirme une conviction fondamentale : la trajectoire de l’IA est déterminée par des individus — innovateurs, artistes, décideurs politiques — et non par la technologie elle-même. C’est la philosophie qui a guidé la création de cette liste en 2023, juste après l’explosion de ChatGPT, pour rappeler que derrière chaque algorithme se trouvent des choix, des visions et des responsabilités humaines. Dans un monde qui craint souvent l’émergence d’une IA autonome et incontrôlable, cette affirmation est à la fois contre-intuitive et cruciale.

Elle replace l’humain au centre du jeu, non comme une victime passive de la technologie, mais comme son principal architecte. Le classement n’est pas une simple célébration de la puissance de calcul, mais un rappel que l’avenir de l’IA est une question de leadership et de vision humaine.

Leçon n°2 : Les visages de l’IA sont bien plus diversifiés que vous ne l’imaginez

Si vous pensez que l’IA est l’affaire exclusive des PDG de la tech et des ingénieurs, le TIME100 AI vous prouve le contraire. La liste s’étend bien au-delà des figures habituelles de la Silicon Valley pour inclure des profils radicalement différents. On y trouve l’artiste Refik Anadol, qui a créé la couverture de ce numéro, l’actrice Natasha Lyonne, le chercheur pionnier Yoshua Bengio, ou encore l’experte en éthique et en protection des données Latanya Sweeney.

Cette diversité n’est pas anecdotique ; elle est au cœur du message. Elle démontre que l’impact de l’IA est transversal, touchant la culture, la société, l’art et la politique. En reconnaissant l’influence d’un artiste ou d’une spécialiste de l’éthique au même titre que celle d’un fondateur de startup, le TIME souligne que la conversation sur l’IA appartient à tout le monde et que sa construction est une œuvre collective.

Leçon n°3 : L’influence en IA ne se mesure pas qu’à la puissance des modèles

Pour éviter de ne récompenser que la force brute technologique, le classement est intelligemment structuré en quatre catégories distinctes : ‘Leaders’, ‘Innovateurs’, ‘Faiseurs’ (Shapers) et ‘Penseurs’ (Thinkers). Cette architecture révèle que l’influence dans le domaine de l’IA est multiforme. Elle peut bien sûr être la puissance brute d’un Elon Musk bâtissant le supercalculateur ‘Colossus’ pour son modèle Grok, mais la pensée critique, la mise en forme des politiques publiques et l’innovation conceptuelle sont d’autres formes d’influence, tout aussi essentielles.

En valorisant les « Penseurs » et les « Faiseurs », le classement pousse activement contre une vision purement techno-solutionniste de l’IA, où le progrès ne se mesurerait qu’à la taille des modèles ou à la puissance de calcul. Il affirme que ceux qui posent les questions difficiles ou qui encadrent le débat sont aussi importants que ceux qui construisent les outils, une reconnaissance cruciale pour un développement qui ne soit pas seulement puissant, mais aussi réfléchi et équilibré.

Conclusion : Et maintenant ?

Finalement, le classement TIME100 AI 2025 est bien plus qu’une simple liste de noms. C’est un véritable « baromètre de l’influence » humaine dans l’un des domaines technologiques les plus décisifs de notre époque. Il nous rappelle que l’avenir de l’intelligence artificielle n’est pas une fatalité technologique, mais une conversation à multiples facettes, façonnée par un large éventail de personnes aux compétences et aux visions variées.

Alors que ces 100 personnes dessinent notre futur, la question la plus importante devient peut-être : quelle voix manque encore à cet appel ?